Une équipe internationale de scientifiques, a réussi à comptabiliser pour la première fois le nombre précis d’arbres qui poussent en Afrique Subsaharienne, de l’Atlantique à la Mer rouge. Objectif : comprendre comment ils stockent le carbone dans ces zones très arides.

Sur cette bande du Sahel, qui s’étend sur 10 millions de kilomètres carrés, il a fallu analyser plus de 300 000 images satellites pour comptabiliser le nombre d’arbres. Un groupe de scientifiques piloté par la Nasa, l’Université de Copenhague, et plusieurs instituts de recherches français dont le CNRS, a réussi à établir dans une étude que 9, 9 milliards d’arbres isolés poussent dans cette zone aride.

Pour aboutir à ce total, les images ont été passées au crible par une intelligence artificielle qui avait été préalablement entraînée à reconnaître un arbre vu de l’espace, à la fois grâce la forme de sa cime et son ombre portée. Ce système est ainsi capable de faire la différence entre un arbre et un buisson.

Quel est l’intérêt de cette étude ?

L’objectif est de mieux comprendre le rôle que joue la végétation, même clairsemée, dans le stockage du carbone, dans ces régions sèches. Cette étude a ainsi permis de calculer que ces arbres, qui poussent de façon clairsemée au Sahel, stockent au total 840 millions de tonnes d’équivalent carbone. À titre de comparaison, c’est trois fois moins que l’ensemble des forêts françaises. Cela est bien sûr lié au climat, qui n’est pas le même.

Cette étude nous apprend aussi que la quantité de carbone stockée par un seul arbre varie du simple au double, selon qu’il pousse en zone très aride ou un peu plus humide. Par ailleurs, cette méthode de comptage par satellite devrait servir à l’avenir à mesurer l’efficacité des politiques de reboisement : le suivi de la croissance des nouvelles plantations, arbre par arbre, ou essence par essence, devient possible.

Ces images satellites permettent de voir les détails à 50 cm près. Avec l’amélioration de la résolution des images, il sera possible à l’avenir d’avoir de plus en plus d’information sur la taille de l’arbre, sur sa croissance, sur la largeur de son tronc (et donc sur son âge) ou encore sur la densité de son feuillage.