Alternant, comme à son habitude, entre thrillers tendus et satires à gros budgets, Bong Joon Ho prépare son projet de science-fiction le plus ambitieux à ce jour. « Mickey 17 », le très attendu et longtemps retardé successeur de « Parasite », se prépare enfin à sortir en salles. Warner Bros., qui mérite d’ailleurs du crédit pour la sortie effective de ce film (nous commencions à nous inquiéter), a prévu de le sortir aux États-Unis le 31 janvier 2025, plus de deux ans après la fin de la production.
Il est difficile d’imaginer ce qui a pu inquiéter Warner Bros. à propos de « Mickey 17 », car le film semble, à première vue, tout à fait normal, mettant en scène une star de cinéma avec un accent parfaitement standard à la Tobey Maguire. Robert Pattinson incarne Mickey 1 à 17, un Terrien désabusé et sans avenir, prêt à tout pour quitter sa planète. Désespéré, il accepte de devenir un « jetable », un travailleur de base destiné à mourir sur son poste pour être ensuite réimprimé en 3D. Si Mickey semble d’accord pour vivre en mourant, les choses se compliquent lorsque plusieurs versions de lui se chevauchent. Quand Mickey se réveille dans un lit aux côtés d’un autre Mickey, l’instinct premier est de vouloir éliminer le double – bienvenue dans un film de deux heures et demie où Pattinson meurt régulièrement, se tue lui-même ou laisse quelqu’un d’autre s’en charger.
Bong est connu pour oser des paris audacieux de ce genre. Entre ses satires hitchcockiennes, il a consacré du temps à des spectacles à effets spéciaux chargés d’émotion, d’humour absurde, de sous-entendus sociopolitiques et de créatures étranges. Dans cette lignée, « Mickey 17 », avec un budget de 150 millions de dollars, semble dépasser l’échelle de son précédent film, « Snowpiercer ».
L’année dernière, Warner a déplacé la sortie de « Mickey 17 » de mars à janvier. Si cela n’est généralement pas bon signe, Warner Bros. a insisté : « Il y a, bien sûr, de l’enthousiasme pour ce film ». Nous supposons qu’il ne s’agit pas d’un enthousiasme débordant qui pourrait suggérer un potentiel de récompenses, ce qui n’est pas de bon augure non plus, surtout quand on se rappelle que le dernier film de Bong a remporté l’un des Oscars les plus inattendus de ces 25 dernières années. Mais qui sait ? Bong nous a déjà surpris par le passé.