Un été pas comme les autres
L’été dernier, sur une plage de Nantucket dans le Massachusetts, une famille en vacances a fait une rencontre peu ordinaire : un grand requin blanc échoué sur le rivage. Contre toute attente, les membres du groupe ont décidé de pousser l’animal de nouveau vers la mer, lui sauvant probablement la vie. La scène, filmée et partagée en ligne, est rapidement devenue virale, suscitant l’émotion et l’admiration.
Mais il y a 50 ans, lors de l’été 1975, un tel événement aurait pu se terminer de manière bien différente. Cette année-là marquait la sortie du film « Les Dents de la mer » (Jaws) de Steven Spielberg, qui allait transformer la perception collective des requins.
Quand « Les Dents de la mer » a changé la donne
Le 20 juin 1975, le réalisateur Steven Spielberg bouleverse le monde du cinéma avec Jaws, un thriller aquatique qui donne naissance au concept de blockbuster moderne. Adapté du roman à succès de Peter Benchley, le film devient le premier de l’histoire à dépasser les 100 millions de dollars de recettes au box-office américain. Mais au-delà du phénomène cinématographique, c’est toute une obsession mondiale pour les requins qui naît, parfois au détriment de ces animaux marins.
Wendy Benchley, militante pour la protection des océans et veuve de l’auteur du livre, confie : « Après la sortie du film, on a vu une augmentation des tournois de pêche au requin. Ce récit fictif a donné à certaines personnes le sentiment qu’elles avaient le droit de les tuer. »
Une fascination qui coûte cher
Depuis cette époque, les connaissances scientifiques sur le grand requin blanc se sont enrichies de manière considérable. Pourtant, une large part de mystère subsiste autour de ce prédateur marin. Parallèlement, les populations de requins ont fortement décliné dans de nombreuses régions du monde à cause de la surpêche. De manière paradoxale, les signalements de requins, ainsi que les attaques, semblent en hausse sur la côte Est des États-Unis — un phénomène que les scientifiques peinent encore à expliquer.
Le renouveau du cinéma de zombies avec « 28 jours plus tard »
En 2002, le réalisateur britannique Danny Boyle révolutionne le genre du film d’horreur avec 28 jours plus tard. En collaboration avec le scénariste Alex Garland, il offre une version moderne des morts-vivants. Fini les zombies lents et maladroits inspirés des films de George A. Romero : ici, les infectés sont rapides, agressifs et porteurs d’un virus dévastateur baptisé « Rage ».
Ce choix artistique reflète bien l’angoisse d’un début de siècle dominé par la technologie et l’accélération des crises. Londres, dans le film, se transforme en moins d’un mois d’une capitale animée à une ville en ruines silencieuses — image d’un effondrement sociétal à vitesse grand V.
Une trilogie annoncée avec « 28 ans plus tard »
En 2007, 28 semaines plus tard prolonge l’univers, bien que Boyle et Garland n’en soient pas les réalisateurs. Tous deux y interviennent en tant que producteurs, avec Boyle assurant quelques scènes secondaires. Ce deuxième opus, bien que moins acclamé, trouve sa place dans une période riche en œuvres zombies : Shaun of the Dead, Je suis une légende, Zombieland, ou encore la série The Walking Dead.
Désormais, Boyle et Garland reviennent à la charge avec “28 ans plus tard”, une suite très attendue qui servira également de point de départ à une nouvelle trilogie. Le film promet de repousser les limites du genre, s’appuyant sur deux décennies de peurs collectives, de crises sanitaires et de transformation numérique.
Un double héritage culturel
De la peur du requin blanc popularisée par Jaws à la terreur virale des infectés de 28 jours plus tard, ces œuvres ont profondément marqué notre imaginaire collectif. Elles rappellent à quel point la fiction peut transformer notre vision du monde naturel… parfois pour le meilleur, parfois pour le pire.