Un Dernier Espoir Déçu

Après sept films, Universal et Amblin semblent avoir définitivement tourné la page sur ce qui faisait la magie de la franchise “Jurassic Park”. Pour de nombreux spectateurs, dont je fais partie, ce nouvel opus marque la fin d’une époque et, surtout, d’une passion qui avait su s’installer il y a plus de trente ans.

Les Premiers Pas d’un Mythe

Si l’adaptation cinématographique de 1993 ne m’avait pas autant bouleversé que le roman original de Michael Crichton, elle avait néanmoins réussi à réaliser le rêve de toute une génération : voir des dinosaures crédibles envahir le grand écran. Ce film a transformé le cinéma à gros budget et a marqué durablement la culture populaire.

Une Suite Inégale mais Attachante

Certes, “Le Monde Perdu” (1997) et “Jurassic Park III” (2001) n’ont pas laissé un souvenir impérissable. Mais le retour en 2015 avec “Jurassic World” a su redonner un souffle nouveau à la série, assez pour traverser la relative déception de “Fallen Kingdom” (2018) et savourer, en 2022, le retour du casting originel dans “Jurassic World : Dominion”. À ce stade, la saga oscillait entre épisodes dispensables et moments de pur plaisir nostalgique.

Un Rebirth Sans Renaissance

Malheureusement, “Jurassic World : Rebirth” ne tient pas la promesse de son titre. Loin d’offrir un renouveau créatif ou spirituel, le film donne plutôt l’impression d’un essoufflement. Là où certains espéraient retrouver l’audace des débuts, le scénario s’enlise dans une ambiance crépusculaire : les dinosaures, ramenés à la vie par la science, s’éteignent peu à peu à cause d’un climat inadapté, et l’humanité elle-même semble se désintéresser de ces créatures jadis fascinantes. Si ce parti pris est scientifiquement cohérent, il n’aide pas à relancer l’intérêt du public.

Une Fatigue Générale Autour des Dinosaures

Après cette expérience, difficile d’imaginer vouloir revoir un film de dinosaures. La lassitude atteint son apogée avec ces deux heures quatorze de séquences spectaculaires et de scènes de panique. En quittant la salle, la promesse est prise de ne plus jamais céder aux sirènes d’un éventuel spin-off, reboot ou suite, qu’il s’agisse de “Jurassic Park”, du “Bon Dinosaure”, ou de tout film situé dans l’ère mésozoïque.

Un Casting Trop Qualifié Pour un Scénario Fatigué

Le retour à l’écran de stars comme Scarlett Johansson, incarnant une mercenaire aussi dure qu’humaine, et Mahershala Ali, son acolyte, n’a pas suffi à sauver le film. Même l’apparition du bébé Aquilops Dolores, visiblement introduit pour séduire les plus jeunes et stimuler la vente de produits dérivés, frôle la caricature. Sans surprise, la petite créature sauve la famille Delgado, tout en garantissant sa place pour une éventuelle suite.

Les Limites de la Nostalgie

L’un des grands défauts de “Rebirth” est sa tendance à ressasser sans cesse les scènes cultes du passé. Revoir, encore et encore, l’émerveillement devant les dinosaures finit par lasser. Aujourd’hui, il paraît invraisemblable qu’un tel spectacle ne soit pas simplement filmé ou partagé en direct sur les réseaux sociaux.

Une Conclusion Amère

En voulant ranimer la flamme, “Jurassic World : Rebirth” signe peut-être l’extinction définitive de l’intérêt du public pour les dinosaures au cinéma. Ce qui aurait pu être une renaissance s’est transformé en adieu sans éclat, laissant derrière lui une saga qui aurait mérité de s’arrêter plus tôt.