Pays d’origine : États-Unis | Durée : env. 103 min | Sortie : 24 avril 2025 | Interdit aux moins de 16 ans | Réalisation : David F. Sandberg | Avec : Ella Rubin, Michael Cimino, Odessa A’zion, entre autres
Un an après la mystérieuse disparition de sa sœur Melanie, Clover décide de retourner sur les lieux du drame avec ses amis, dans une vallée isolée. Leur enquête les conduit jusqu’à un ancien centre d’accueil abandonné. Mais ce qu’ils y trouvent dépasse toutes leurs craintes : un tueur masqué se lance à leur poursuite, et les élimine un par un, de manière atroce…
Dès les quinze premières minutes, un employé de station-service à l’allure sinistre avertit les adolescents que « beaucoup de gens disparaissent plus bas sur la route ». Direction : un chalet reculé au cœur de la forêt. Le cliché de la “cabane dans les bois” s’installe aussitôt, avec l’espoir que le film saura, au moins, le détourner avec humour ou inventivité. Hélas, cet espoir est rapidement anéanti.
Le long-métrage est tiré du jeu vidéo éponyme de PlayStation, pourtant le lien avec celui-ci est mince, ce qui se comprend. Le jeu repose sur un scénario typique de slasher : des jeunes partent en week-end dans la nature, et la menace rôde. L’originalité du jeu réside dans les choix du joueur, qui influencent directement le destin des personnages. Cet aspect interactif, central dans le jeu, est évidemment absent du film. À la place, une mécanique inédite : pour briser une boucle temporelle infernale, les protagonistes doivent survivre jusqu’à l’aube.
Sur le papier, l’idée est prometteuse. Chaque nuit offre de nouvelles menaces, de nouveaux monstres, de nouveaux choix. Mais Until Dawn ne parvient jamais à exploiter ce potentiel. Le film s’enlise dans une succession de poncifs du genre : un tueur masqué, une sorcière, des Wendigos (comme dans le jeu) — tout y est, mais rien ne marque. Les scènes s’enchaînent sans âme, les créatures sont d’une banalité affligeante. L’ensemble ressemble à une compilation de références horrifiques déjà vues mille fois, sans jamais réussir à imposer sa propre voix.
Pire encore, le film se prend beaucoup trop au sérieux pour s’amuser avec son concept. Ce qui aurait pu être un cauchemar inventif finit par ressembler à une redite sans ambition. Certes, quelques séquences ressortent du lot : une scène explosive dans une salle de bain, visuellement inventive ; une brève séquence en found footage qui apporte une touche de style. Mais dès que Until Dawn semble vouloir surprendre, il se rétracte, préférant revenir à une narration convenue et sans surprise.
David F. Sandberg, connu pour Lights Out, livre une réalisation techniquement solide, avec quelques montées de tension efficaces. Toutefois, le scénario ne lui laisse que peu de marge pour explorer des idées nouvelles. Les personnages manquent cruellement de profondeur. Seule Ji-Young Yoo, dans le rôle de la médium Megan, parvient à apporter un peu de relief grâce à son investissement notable.
Peter Stormare reprend le rôle du docteur Alan J. Hill, figure emblématique du jeu vidéo original. Malheureusement, son apparition est trop brève et son impact narratif quasi nul. Le film souffre surtout d’un grave problème de structure. Plusieurs arcs narratifs sont abandonnés en cours de route : les pouvoirs surnaturels de Megan ne sont jamais exploités, la relation de Clover avec sa sœur disparaît au fil des scènes. Même l’origine du mal reste floue, et le traditionnel monologue final, censé tout expliquer, ne fait qu’embrouiller davantage.
Au final, Until Dawn donne l’impression d’un récit qui hésite constamment à aller plus loin, comme s’il n’assumait jamais pleinement ses idées. Malgré une base intrigante et quelques éclairs de mise en scène, le film échoue à se démarquer d’un genre qu’il aurait pu renouveler.