Après avoir signé les deux volets de Black Panther pour Marvel, Ryan Coogler revient sur le devant de la scène avec Blood & Sinners, une fresque mêlant fantasy et horreur qui s’impose déjà comme l’un des plus grands films à grand spectacle de l’année.
Qu’arrive-t-il lorsqu’un réalisateur se voit accorder une liberté totale à l’échelle hollywoodienne ? Après Mickey 17, c’est au tour de Blood & Sinners de démontrer la puissance d’une vision artistique pleinement assumée. Ce film hybride, à la croisée des genres, nous transporte dans le sud profond des États-Unis, où deux frères jumeaux, cherchant à fuir un passé marqué par la mort et la destruction, croisent la route du Diable en personne.
Ryan Coogler, qui s’est illustré ces dernières années en redonnant vie à la saga Rocky avec Creed et en révolutionnant le film de super-héros avec Black Panther, révèle ici une facette bien plus audacieuse de son talent. Avec Blood & Sinners, il s’affranchit des limites des franchises établies et prouve qu’il peut réinventer le blockbuster selon ses propres codes.
Une intrigue captivante au cœur du Mississippi des années 1930
Mississippi, 1932. Smoke et Stack, deux frères jumeaux incarnés tous deux par Michael B. Jordan, reviennent à contrecœur dans leur ville natale. Après avoir combattu durant la Première Guerre mondiale, ils ont plongé dans le monde souterrain de Chicago. Leur réputation les précède dans toute la région du Delta, mais personne ne s’attendait réellement à les revoir un jour. Que viennent faire ces anciens criminels de la grande ville au fin fond de la campagne ?
Contre toute attente, et malgré les présages sanglants du prologue à la fois cryptique et sinistre, les deux frères ne reviennent pas pour semer le chaos. Leur objectif : ouvrir un bar musical, un “juke joint”, et créer un lieu sûr pour la communauté noire de Clarksdale. Un projet porteur d’espoir… jusqu’à l’arrivée de trois visiteurs inattendus qui insistent pour franchir la porte.
Au début, tout semble cordial. Les étrangers affichent un sourire complice et se joignent même aux festivités musicales. Mais bientôt, un éclat rouge envahit leurs regards, de la salive coule lentement sur leurs lèvres, et leurs visages se figent dans une expression aussi froide que terrifiante. Pourquoi ne franchissent-ils pas d’eux-mêmes le seuil ? Pourquoi attendent-ils d’être invités ?
Parce qu’ils sont des vampires.
Un mélange de genres réussi et une vision originale du cinéma grand public
Blood & Sinners combine les codes du film de gangsters, du western du sud américain, de la tragédie historique et de l’horreur surnaturelle avec une fluidité remarquable. Coogler ne se contente pas de livrer un divertissement visuellement impressionnant : il raconte aussi une histoire profondément humaine sur le traumatisme, l’identité, et la résilience d’une communauté opprimée.
Ce film, porté par une performance magistrale de Michael B. Jordan dans un double rôle, impressionne par sa mise en scène stylisée, son atmosphère oppressante et sa bande-son envoûtante. Avec Blood & Sinners, Ryan Coogler signe un film audacieux et viscéral, qui redéfinit ce que peut être un blockbuster en 2025.